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Dimanche dernier (7 avril 2013) à Tout le monde en parle, Guy A. Lepage recevait un des deux nouveaux Dragons de l’émission Dans l’oeil du dragon. La tribune téléphonique à la radio de Radio-Canada qui suit l’émission télé, s’inspirait de la visite d’Alexandre Taillefer pour son sujet du jour: Est-ce que les Québécois ont toujours (ou ont déjà eu) la fibre entrepreneuriale?
Pour l’occasion, l’animatrice Isabelle Craig recevait Pierre Duhamel qui signait cette semaine d’ailleurs, un article dans l’Actualité concernant le retour de nos Dragons.
Le sujet est fort intéressant et heureusement, on commence à parler de plus en plus d’entrepreneuriat au Québec. Il était temps ma foi!
J’ai donc décidé, à brûle pour point, d’appeler et de faire mon petit commentaire. Il est à noter que j’ai déjà eu une business à Rimouski de 1999 à 2002 avant de revenir à ma passion, l’enseignement. Il est aussi important de dire que la business me manque énormément et que je compte bientôt me “relancer”.
Voici donc mes propos:
1. Lorsque l’on a une idée de business, il faut en parler aux bonnes personnes:
Lorsque l’on a une idée, lorsque nous sommes convaincus qu’elle est bonne et qu’elle révolutionnera un domaine en particulier, lorsque la fibre entrepreneuriale nous titille, nous avons tous le réflexe d’en parler à nos proches. Ces personnes près de nous, qui, selon leurs dires, nous aiment et sont prêts à tout faire pour nous aider, à croire en nous et à nous soutenir dans nos “projets”, sont malheureusement les premiers à nous décourager (croyez-en mon expérience).
La plupart des gens ont de la difficulté à sortir de leur zone de confort! Ils ne veulent pas prendre de risque et c’est bien correct! Mais est-ce possible d’arrêter d’éteindre cette flamme, cette étincelle que l’on voit dans les yeux de quelqu’un qui parle de son projet?
Il y a quelques jours, j’étais dans un café et une jeune fille, peut-être au début de sa vie cégepienne, disait à son copain qu’elle voulait révolutionner le monde des pharmacies. Elle veut, pour employer ses termes: “déloger Jean Coutu!” Méchant défi! Méchant BEAU défi!
Et là attention! Son copain de répondre: “Oufff! C’est vraiment beaucoup de travail là! Il faut que tu engages des employés! Tu vas avoir une grosse dette.” Misère! Tranquillement pas vite, au fur et à mesure que son copain collait quelques “arguments”, je voyais une certaine déception dans les yeux de la future pharmacienne.
Un moment donné, le garçon se lève (comme la vie fait parfois bien les choses) pour aller acheter quelque chose et j’en profite alors pour parler à la jeune fille.
“Ne laisse jamais quelqu’un qui n’a pas les mêmes ambitions ou les mêmes projets que toi, te décourager. Fonce! Défonce des portes! Va le chercher Jean Coutu! Mais s’il te plaît, arrête de parler de tes projets à des gens qui ne se partiront jamais en affaire et n’ont tout simplement pas le goût de le faire. Je t’encourage! Des gens comme toi, il en faut. Trouve les personnes pour t’aider! Trouve toi un mentor qui te guidera dans ton projet. Mais ne laisse jamais personne te faire croire que tu ne pourras réaliser ton projet. JAMAIS!”
Après cet élan d’encouragement entrepreneurial, son sourire était revenu et je crois que j’ai fait une petite différence.
Donc! Premier conseil: en parler aux personnes qui sont déjà en business ou qui aspirent à l’être.
2. Mais à qui en parler alors?
Comme il ne faut pas trop parler de nos projets à des gens qui n’ont pas cette passion pour la business, il faut cependant en parler avec ceux qui l’ont! Vous êtes jeune et vous voulez avoir votre compagnie, parlez avec des gens qui en ont une! Parlez avec des gens qui ont réussit en affaire mais aussi à ceux qui ont eu de la difficulté! Trouvez vous un ou des mentors. Ils vous guideront, vous encourageront et seront honnêtes avec vous!
Il ne faut pas se le cacher, avoir son entreprise n’est pas de tout repos! Les patrons arrivent avant les employés et partent après! Il faut être créatif! Être meilleur! Il faut trouver des moyens de rendre les employés heureux tout en répondant aux besoins changeants des clients. Non! On ne s’en sort pas! Mais c’est tellement passionnant!
À la tribune téléphonique, j’ai dû arrêter ici! Comme le temps d’antenne pour chaque intervenant est limité, j’ai donc conclu mon intervention.
Mais laissez-moi ajouter quelques autres points pas moins importants.
3. En tant qu’entrepreneur, il faut toucher à tout mais pas au détriment de sa passion.
Prenons l’exemple d’un artiste comme Joseph-Armand Bombardier! Oui! Oui! C’est un artiste! Lorsque l’on regarde ce qu’il a fait, moi, j’appelle ça, un artiste. En regardant le petit film qui a été fait sur lui, j’ai découvert qu’il adorait ce qu’il faisait! C’est un entrepreneur mais c’est surtout un artiste, un créateur. L’endroit où il était le mieux, c’est… dans son garage.
Où est-ce que je veux en venir? La plupart des gens qui se partent en affaire veulent tout faire (créateur, comptable, avocat, etc.) Mais vient assez vite le temps où l’on doit laisser les experts faire leur travail. Je pense sincèrement qu’un entrepreneur doit comprendre les chiffres qui apparaissent à chaque année sur le rapport financier. L’entrepreneur doit connaître les coûts de production, les normes du travail, les honoraires du plombier et de l’électricien (entre autre), être à l’affût des découvertes technologiques, etc.
Mais un moment donné, s’il se détourne de sa passion, s’il prend trop de temps à compter, à faire ce qu’il aime moins, il perdra le goût du travail et fermera boutique. En d’autres termes, il ne s’amuse plus! C’est aussi ce qu’on appelle, la désillusion! Et c’est à ce moment, que les fameux “amis” reviennent et disent: “Tiens! Je te l’avais dit hein!”
Faire confiance!
Oui il y a des gens malhonnêtes mais il y a aussi des gens qui ont à coeur leur travail et qui le font bien! Il faut, des fois (lire ici la plupart du temps), faire confiance! Il y a aussi beaucoup de programmes qui peuvent aider les nouveaux entrepreneurs. Utilisez-les!
4. Est-ce qu’on peut s’assumer svp?
Ici, je m’adresse directement aux employés. Assumez-vous!
Je m’explique.
Il y a des ces gens qui aiment le 8 à 5. Ils aiment retrouver leur poste de travail comme ils l’ont laissé la veille. Ils ne répondront pas au téléphone la nuit parce que l’alarme de feu vient de partir. Et c’est bien correct!
Mais ce que je vous demande ici, c’est de vous assumez. Vous aller rester… des employés. Nop! N’essayez pas de prendre ce que je viens de dire de travers. Il n’y a rien de péjoratif dans cette affirmation. Bien au contraire. Des employés, c’est la carte d’affaire d’une entreprise. C’est par eux que les clients trouvent réponses à leurs besoins, à leurs questionnements. Ces employés sont d’une importance capitale dans une entreprise. Vous êtes IMPORTANTS! Assurez-vous de la qualité de votre travail, demandez de la formation, continuez à apprendre, donnez des idées pour être plus efficace, être meilleurs et vous verrez que la reconnaissance viendra d’une manière ou d’une autre.
N’attendez jamais des compliments de votre patron! Ne vous attendez à rien! En passant, vous, en faites-vous des compliments à votre patron?
Mais, avec le “statue” d’employé, vient aussi des avantages et des inconvénients. Vous aller toujours vous faire dicter votre valeur! Vous ne gagnerez jamais plus que ce que votre patron peut ou veut vous donner. Êtes-vous prêts à assumer ce que vous êtes?
Pour conclure (parce qu’il le faut un moment donné) je veux terminer en essayant de défaire quelques faits et préjugés que certains employés peuvent avoir envers les employeurs.
– Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas votre patron qu’il ne travaille pas. Si vous avez tous les outils pour travailler, s’il y a des commandes qui rentrent, c’est qu’il y a quelqu’un qui s’en est occupé.
– Un boss, ça travaille toujours! Matin et soir… et nuit! Il ne “dépunche” jamais.
– Aucun patron n’aime faire des mises à pied! Arrêtez de penser qu’ils font ça de gaieté et de coeur et que c’est pour s’en mettre plein les poches! S’ils mettent des gens à pied, pour eux, c’est un échec. La compagnie ne prospère pas comme ils veulent! Retroussez-vous les manches et offrez lui votre aide afin de trouver des solutions. Il se sentira moins seul et vous serez les premiers à être réengager s’il y a lieu. Ayez de la compassion même si ça ne règle pas votre problème d’emploi.
– Le pourcentage de mauvais patron et de mauvais employés est le même. C’est juste qu’il y a moins de patrons que d’employés. On les voit plus! Mais dites-vous que plusieurs employés passent par le trou du fromage et s’arrangent pour en faire le moins possible. Dommage pour vous qui devez compenser.
Voilà! J’ai hâte qu’au Québec, on favorise l’entrepreneuriat. J’ai hâte qu’on félicite et encourage ceux qui ont eu le courage de mettre leur tête sur le billot à tous les jours. J’ai hâte qu’on rende hommage à ceux qui créent des emplois par leurs idées, leur créativité, leur génie, leur dévouement et leur passion. J’ai hâte de voir notre Québec mettre au premier plan ces entrepreneurs qui réussissent à se faire une place dans ce monde aux changements rapides…trop rapides. J’ai hâte de voir, employeurs et employés, travailler ensemble afin de prospérer!
Un défi: Encourager ceux et celles qui ont des idées et qui veulent se partir en business! On essaie ça ensemble?
Voici quelques liens qui pourraient intéressés les futurs entrepreneurs:
Association des Centres locaux de développement du Québec